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Encyclopaedia - Lundi 25 janvier 2021 |
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Inventaire de la Collégiale Saint-Cosme de Luzarches aux XIVe et XVe siècles
M. l'Abbé Eug. Müller - Chanoine honoraire de Beauvais, Premier vicaire de Notre-Dame de Senlis Inventaires - Inventaire XIVe siècle Pontoise
Imprimerie de Amédée Paris Lucien PARIS, successeur. 1893 Afforty que nous avons eu la bonne fortune de feuilleter à notre loisir, a copié au Tome VIII de ses Collectanea Silvanectensia, pages 4117 et suivantes, un Inventaire des biens et joyaux de l'église Saint-Cosme de Luzarches(1), portant les dates de 1371 et 1424. Ce document nous paraît digne d'être connu davantage à cause des détails somptuaires et des traits de m?urs qu'il fournit et des relations fréquentes que le chapitre de Saint-Cosme avait avec les rois. Nous le donnerons tel que le patient chanoine de Saint-Rieul nous l'a laissé, nous contentant seulement de partager le texte en chapitres et de l'éclairer par quelques notes courtes. INVENTAIRE
C'est l'Inventaire des biens et joyaux de l'église Mr Saint-Cosme. I. - Premièrement. Neuf calices(2) desquels il y en a un petit despecié et un autre presté à Monsieur de Lusarches(3) pour sa chapelle. II. - Ce sont les draps d'or(4) de la ditte église qui estoient le 22e jour de mars l'an 1371. III. - Item depuis le dessus dit jour(17) [1371] ont été donnés(18) les draps qui ensuivent : trois draps d'or paraulx a croissants. Item deux paraulx a demy fleurs de lis couronnées. Item un autre sur champ noir a griffons. Item un autre sur champ fermé a aigles. Item un autre sur bleu a compas(19) ou milieu manière de lis vermeillez. Item un autre rayé a chesnes d'argent(20). Item un drap d'or a champ de pers(21) a roynes couronnées a poisson et a molettes(22). IV. - Ce sont tous les aournements qui audit jour estoient en laditte église de Lusarches. Premièrement IIII aournements tous fournis(27) de chasubles, tunicles de damaticle, estoilles(28) et fanons(29) tout de drap d'or fourrés de cendal(30) vermeil que donna M. d'Alençon et sont les dits aournements pour les jours solennels. NOTA. - Je crois utile de compléter cet article de l'inventaire par ces notes dont Afforty (T. VIII, 4114 et suiv.) est encore le pourvoyeur. Un astérisque indiquera ces additions. *1401. " Cardin Le Fèvre, chanoine, a donné a l'église de céans a une aumuce d'escureux noir de Calabre(41) fourée de menu vair, pour le semainier de la grant messe. " *1416. " Le 5 novembre, Blanche de Douy dame de... donne un ornement de velou noir armoirié des armes de Mre Colart de Caleville son mary et d'elle(42) pour estre es prières de l'église."(43) *1417. Regnaut Floret procureur de Hue de Dicy(44), " est mis en possession et saisine des chanoinie et prébende... vacante par la mort de Guillaume [de] Catheu(45) en vertu du don a luy fait des dittes chanoinie et prebende par Bureau de Dicy(46) essuyer, seigneur de la Mote de Lusarches. " *1424. Aussi " le jour de la fête Saint-Cosme et Saint-Damien 27e jour de septembre 1424 le dit Me Hue de Dicy paya et bailla une chape de veluyau [velours] noir armoriée de ses armes. Ledit jour et an Pierre Bailli chanoine de ladite eglise paya et bailla une chape de veluyau noir doublée de toile vermeille orfroisée de veluyau vermeil armoriée de ses armes. " (47) V. - Reliquaires pixides, etc. Les corps saints de Messieurs saint Cosme et saint Damien enchassés d'argent(48). - Item les deux bras des dits corps saints(49), enchassés d'argent ; l'un a été perdu et desrobé qui est grant dommage, car on ne scait qu'il est devenu, Dieu veuille qu'il se trouve quelquefois.(50) NOTA. - L'astérisque continuera de marquer quelques détails nouveaux qui aideront à éclairer le texte de notre Inventaire. C'est toujours à Afforty(70) que nous sommes redevables. *1340. " Nous sommes tenus aux obits pour cause de la forge(71) en cent livres parisis que l'on prendra chacun an sur le tronc de notre église qui estoient dus chacun an sur les terres de Bouconval(72) que mre Pierre Mauclerc(73) chevalier, nous avoit laissez en son testament, lesquelles ont été venduz par contrainte des seigneurs [chanoines] et l'argent converti pour parfaire la chasse de saint Damien. " *1341. " Item d'un chief d'argent que Madame la Reine de France(74) avoit donné et offert a l'autel lequel poise six marcs d'argent dont le marc vaut a présent huit livres parisis... nous en avons ordené pour l'honneur de l'église que le dit chief demourra a perpétuité a la forge de notre église. " *1342. " Item de la monnoye qui estoit au triangle(75) nous en avons prins 40lt (a) paris. et les avons envoyéz à Paris(76) pour la perfection de la chasse saint Damien. " *1347. " Item en ycelle année fut couvert le clochier de notre église tout de neuf et pour ce payer, on vendit une jamber(77) d'argent(78) 19lt et 14S(b), deux draps d'or 12S, et un chief d'argent 32lt." *1360. " Le lundi 8e jour de février furent vendus a Paris sur le pont(79) a Richard de Pont(80) les choses qui s'ensuivent par Me Pierre de la Porte(81) et Me Pierre Dambleville(82), chanoines de notre église, pour la nécessité de recouvrir notre dite église en laquelle il pleuvoit de toutes parts par le fait de plusieurs habitans de la dite ville de Lusarches qui avoient, ou tems des guerres, habité et demouré sur les voûtes de notre dite église et ladite église découverte en plusieurs lieux pour les feux qui faisoient sur les dittes voûtes(83) et pour autres nécessités de la ditte église c'est ascavoir l'argent de la viès chasse saint Damian, deux plats d'argent, quatre burettes d'argent, un mor(84) de chappe d'argent pesant 10 marcs, 6 onces et demie, le marc vendu 6 écus trois quarts valent 64 écus si comme par cédulle scellée dudit Richard nous est apparu. " Afforty a relaté le testament de Pierre de la Porte où legs à saint Cosme 1311 (T. XVII 268, 360 ; XIX 496). *1377. " Certains joyaux de femme(85) furent vendus 32 francs... sur grand Pont a Paris a Philippot Giffart, présents M. Henry de Marle(86) advocat en Parlement par ordre de Me Jehan Sicard(87) baillif de Lusarches et prevost de saint Cosme pour aider a faire les réparations. " 1378. " Fut baillé le baffroy de Saint-Cosme a faire par le conseil de Me Philippe de Lusarches et M. Jean Frelon maître charpentier du roy(88) et par Mre Yves de la Porte, chanoine, a ce commis du chapitre moyennant la somme de 66 francs qui fut prise sur celle de 88 francs que neuf draps(89) d'or qui estoient aux chanoines furent vendus icelle année pour ce faire. *1393. " Autres reliques que l'on met sur l'autel(90) : Un bras doré d'argent qui est de saint Cosme. Item une image d'argent qui est de saint Legier dont le pied est de bois argenté. Item un chief d'argent qui est de saint Mathias. Item reliques de saint Jehan. Item une autre relique de saint Estienne. *1403. Sur ce que Messire Pierre de Villaines(91) a donné à notre église pour faire un lampier(92) et y mettre ses armes pour estre devant les corps saints, un hanap(93) d'argent, du vieux poinson(94) pesant environ neuf onces, le dit hanapt a été porté a Paris avec un vieux lampier aux armes de Flandres pour faire le dit lampier et y mettre les armes du dit Mre Pierre et pour la façon d'iceluy, ledit Mre Pierre a promis de donner un escu et aussy ont étez portées deux ceintures dorées à fame(95) du legs de Madame de Mouy, l'autre de Marie de Bernfroy damoiselle pour les vendre. " *1642. Jean de Taurin, seigneur de Luzarches, envoya de Rome des reliques des saints martyrs Firme, Simplicien, Fiacre, etc etc. provenant du cimetière de Saint-Calixte. *Catalogue des Saintes reliques qui reposent en la chapelle des bienheureux Cosme et Damien. " Premièrement : L'armoire du côté de l'évangile contient la chasse dudit saint Cosme (Voir année 1320) ; le reliquaire d'argent de saint Eterne, évêque d'Evreux, martyr... de moyenne grandeur en forme d'église ; de plus aussy le reliquaire d'argent doré de saint Eutrope et une figure de saint Cosme laquelle est d'argent qui tient un petit cristal en sa main dans lequel est renfermé des reliques dudit saint. " *1682. Description de la chasse de saint Eterne : " contenant seize poulces de face, huit poulces de profondeur et dix-sept poulces de hauteur en forme de chapelle de bois couverte d'une feuille d'argent. " Ce serait un jeu d'imagination plein de charmes que de reconstituer dans sa vie pieuse et sa pompe semi-seigneuriale, l'antique collégiale de Saint-Cosme, comme je le faisais certain jour à côté des fossés aujourd'hui comblés qui séparaient le castrum de Luzarches de cette partie de la plaine qui a retenu le nom de Champ des Martyrs. [Eterne].
Extrait des Mémoires de la Société Historique et Archéologique de Pontoise et du Vexin
Tome XV, pages 73 à 85.
Notes (1) Luzarches avait deux églises : la collégiale Saint-Cosme dont il n'est demeuré que quelques vestiges dans l'enceinte aujourd'hui méconnaissable du château d'en haut, Castrum superius ; et Saint-Damien, édifice de plusieurs époques (fin du XIe, milieu du XIIe, 1240 et Renaissance) qui mérite un long regard pour plus d'une particularité architecturale. (2) Item l'an 1506 les chanoines ont fait faire un calice d'argent pesant deux marcs et coûta environ 30 l. tournois. (Aff. IX. 4120). (3) L'un des sept chanoines de la collégiale Saint-Cosme était curé de l'église paroissiale de Saint-Damien. C'était, en 1341, Jean de Beaumont ; en 1390, 1393, Jean de Révillon &. Ce curé avait son vicaire. " Pour entretenir la manière autrefois ordonnée?, chacun chanoine nomme son vicaire et le peut révoquer à sa volonté ". (1413. Aff. VIII. 4114). (4) Il faut entendre ici par draps d'or : (a) les draps qui servaient à parer les faces ou palles des autels, les retables, les bancs, les murailles même des églises &. (b) et les draps mortuaires que l'on étendait sur les murs et sur les représentations funéraires pour les suspendre ensuite, un certain temps, comme l'usage en est demeuré à Semur &, dans une chapelle. (5) Rosettes, fleurs à quatre ou cinq pétales. Les draps mortuaires eux-mêmes avaient une certaine liberté de couleurs. Le bleu foncé ou pers leur convenait volontiers. Un Psautier de Notre-Dame, de la fin du XIIIe siècle, que j'ai eu entre les mains, montre dans une cérémonie d'obsèques un drap bleu semé de points d'or, trois par trois. En 1349, Jeanne de Bourgogne avait décidé par son testament que ses entrailles seraient à l'église du Moncel, près de Pont-Sainte-Maxence " ou estoit dessus une longue tombe de bois avec un drap d'or " . (Aff. XIX. 353). " Veult et ordonna ledit testateur que le jour de son obsèque soit mis et étendu sur la représentation de son corps un drap noir a une croix vermeille la ou il aura autour de laditte croix douze escuchons armoiez des armes dudit testateur ". (Testament de Pierre Desprez, écolâtre de Noyon et neveu de l'évêque Guy des Prez. 1423. (Aff. XX. 378). (6) Baton ? pour bateure, métal battu, découpé et appliqué avec un mordant ou pahon, paon ? (7) Embellies par des fils de soie verte et " l'art de la peinture à l'aiguille ". (8) ...Dans toute sa longueur. Ces étoffes à raies diversicolores, tantôt séparées franchement, tantôt fondues ensemble, apparaissent fréquemment dans les inventaires. (9) L'on trouvera sur les " pailles " ou soies figurées que nous étudions : aigles, cigognes, dragons, griffons, lévriers, lions, faune vraie ou fabuleuse que les fabriques orientales, sarrasinoises et siciliennes aimaient à semer comme décors ou comme symboles sur leurs étoffes. Paons sur une étoffe de soie rouge lamée d'or qui sert de chasuble à Maubeuge. (10) Couleur pourpre laquelle était estimée particulièrement chez les Orientaux. A Senlis, l'évêque Guy de Plailly laisse (1308) à l'église Saint-Rieul " vestimenta Indea sive persa cum capa hujusmodi coloris. (Aff. 1. 362 : Nécrologe de Saint-Rieul). (11) Cette alternance de lions et de fleurs de lys indique probablement le drap de Lucques dont M. Jacquemart dit qu'il " fut longtemps estimé pour sa richesse et sa beauté et transporté par le commerce dans toutes les cours de l'Europe ". (12) Partagé en carrés où le vert et le vermeil alternent. (13) " Le seizième jour dudit mois de janvier (1357) monseigneur Louis, comte d'Estampes, priut à femme Madame Jehanne, fille de feu Raoul, comte d'Eu, connestable de France, qui fut décapité en l'hostel de Neelle à Paris ; laquelle Jehanne avoit été femme de monseigneur Gaultier, duc d'Athènes, comte de Brienne, en Champaigne et connestable de France qui mourut à la bataille de Poitiers : et ce même jour les adversaires du Roy prindrent et pillèrent la ville d'Estampes & ". (Chroniques et annales de France, par Nicole Gilles). (14) Cigogne, oiseau dont le nid respecté était comma une promesse de bénédiction. (15) Charles V. (16) Le fonds d'or est partagé en compartiments losangés ou plutôt bordés [bornatus] d'une bande où sont brodées des feuilles trilobées en soie blanche. (17) A quelle date faut-il placer cette rédaction ? Voici le résumé d'une note d'Afforty qui aidera à résoudre ce problème. Comme Jean et Simon de Montmor, Jean de Dousonville & étaient chanoines, il fut fait entr'autres ordonnances capitulaires celle-ci : 1424. Ordonnance pour " la tenue des lettres, chartres et registres du trésor : deux clefs? Item pour la rédaction d'un inventaire des joyaulx, reliques, calices, draps d'or et de soye, vestements et aournements. " (Aff. VIII. 4115). (18) Ces draps, comme les chapes, étaient donnés, parfois même exigés en vertu d'une coutume ayant force de loi, aux joyeuses entrées d'évêques, aux installations canoniales, aux obsèques des grands personnages &. 1399. "Dorénavant tout nouveau chanoine, outre le profit de l'annuel qui est pour la fabrique, payera par ladicte chappe cent sols et au clerc du chapitre cinq sols. " En 1422, le nouvel évêque de Senlis, Jean Fouquerel " presenta dans le chapitre un drap de soie rouge, figuré d'or et de couleur verte. " (Aff. XX. 653). (19) Compartiments en cercle ou du moins en figure régulière ayant à leur milieu une sotte de lis vermeil. " Laborato ad rotas (1361. 1419) partagé par des " enlasseures ", (1380) : " sandal vermeil brodée d'images et de wasons en semoire... ; trois sarges de Caen vermeilles brodées à compas aux armes de Mgr le Duc 1415 ", par des cercles (circulis) 1424, ou des rondeaux 1562. (20) Feuilles de chênes. Voir de Laborde : Emaux p. 221, et Gloss. arch. par Gay aux mots cendal et étoffes. (21) Drap bleu foncé : " draps pers et autres accoustumés estre tendus et mortuaires. De Laborde, Emaux, p. 438. (22) Faut-il lire : molettes d'éperon ou merlettes ? Ce drap devait être remarquable. (23) Courtines, rideaux ou voiles, qui pouvaient servir ici à être suspendus à des tringles de bronze sur les côtés et le devant de l'autel ou le long des murs de la nef. (24) " Semé de France, à la bordure de gueules ". C'était alors un usage de grand seigneur de mettre ses armoiries sur les paraulx, les draps mortuaires, les vêtements, les coussins, les reliquaires, les lampiers &. (25) Jean quatrième fils de Charles VI. (26) Ensemble des ornements sacerdotaux. (27) Complet c'est-à-dire comprenant tout ce qui est nécessaire au prêtre, au diacre et au sous-diacre qui l'assistent pour une messe solennelle. (28) Etoles. (29) Manipules. Moult fièrement l'aida. La sorceinte [surcinctorium, surceinture] baillé li a. Et puis le fanon et l'estolle. (Ren. 3381 &. Cité par Littré, Dictionnaire, au mot fanon). (30) Doublé de cendal, étoffe de soie ou de taffetas. (31) Marguerite comtesse d'Artois, mère de Louis comte de Flandres, et grand'-mère de Marguerite de Bourgogne. (32) Noter ces parements de couleur aux aubes, lesquelles étaient elles-mêmes de couleur variée. (33) Venant de Jeanne de Bourgogne, fille d'Othon IV de Bourgogne et femme de Philippe le long laquelle devenue veuve en 1322, devait mourir de poison à Roye en janvier 1329, après avoir visité Saint-Cosme en 1320 ; ou de Jeanne de Bourgogne, petite-fille de Saint-Louis et femme de Philippe de Valois qui mourut en 1348 " tant bonne mère et dame ", laissant partout des marques de sa piété éminente et de sa libéralité... Nous avons dit ailleurs que ses entrailles étaient en l'église du Moncel, près de Pont " sons une longue tombe de bois couverte d'un drap d'or ". (34) Les amicts avaient sur leur bord antérieur ou collet, un parement bordé d'orfrois et orné de broderies, et au centre une croix. (35) Noter cette étoffe de soie de l'amict. (36) Médecins, de mederi, guérir. L'on sait les relations qui existèrent entre la collégiale de Saint-Cosme et les chirurgiens de Paris, dès 1329, époque d'une translation très solennelle des reliques des saints Cosme et Damien ; la confrérie des mires qui compta sur ses dyptiques plus d'un personnage considérable, Charles le Régent, Louis XIII, Louis XIV. La faculté de médecine de Paris était représentée au pèlerinage par une délégation de praticiens lesquels soignaient les pèlerins en retour de certaines oblutions. " Nous avons ordonné ", dit le chapitre en 1413, " que le prévôt fasse diligence pour le fait des mires de Paris et d'ailleurs qui reçoivent cens et offrandes faites aux corps saints de céans et n'en rapportent aucune chose. " (Aff. IX, 4119). (37) Tenir choeur, officier pontificalement. (38) " Dont aux bons jours on parait le lutrin ", dit Gresset. - Faire mon bon jour est une expression que j'ai entendue à Noyon, dans le sens de : Passer saintement une grande fête. (39) A fiche, agraphe, fermail, fermillet, tassel, mots que l'on trouve dès les XIIe et XIIIe siècles. (40) La famille L'Orfèvre qui apparaît à Chambly, à Luzarches, à Pont, à Senlis, a pu apporter ici les armes de Sens, par Jeanne de Sens. Voir ma Monographie des rues de Senlis. Un Jean L'Orfèvre était chanoine de Saint-Cosme en 1397 en même temps que de Senlis. Pierre L'Orfèvre portait d'or à l'écusson à la cotice de gueules brochant sur le tout, dit Blanchard (cité par Aff. IX. 4730, 4733). Raoul L'Orfèvre, chanoine de Saint-Rieul, portait en 1380, un écu dans lequel est un autre à une bande chargée de trois enclumes d'argent (Aff. XIX, 283), comme on le voit encore à demi aux clefs de voûte de la grande sacristie de la cathédrale de Senlis. (41) 1376. Pierre de Lugnies, chantre de Saint-Rieur, lègue à sa s?ur Agnès... " mantellum suum fourratum de scuriolis ", à Jeanne la Coffine " unam sergiam de perso ", à Mariote Bousere... " unam tunicam audacem [cotte hardie ou cotardie] fouratam de penna nigra & ". Noter aussi qu'il veut des pèlerinages à Notre-Dame de Pontoise, à l'église des Bienheureux Cosme et saint-Damien de Lusarches &. (Aff. XIX. 215). (42) Douy. En 1408, différents entre la collégiale et Regnault de Douy, escuyer, à propos de dîmes. (Aff VIII, 4114.) En 1414, Jean de Douy marié à Marguerite de Seugy, tandis que Jean de Beaurepaire (à côté de Pont-sainte-Maxence, (Oise) était marié à Jeanne de Seugy. (Aff. XX. 472). (43) Recommandée aux prières du prône et du canon. (44) Hué de Dicy est dit frère de Bureau de Dicy et neveu de " Denys de Pacy conseiller du Roy en la cour du parlement " dont il sera l'un des exécuteurs testamentaires en 1426, de Marguerite de Pacy mariée successivement à Raoul de Gaucourt et à Gilles Le Gallois et de Denys de Pacy. (Aff. VIII, 4115, XX. 488, 519). (45) Catheu, doyenné de Crévec?ur, diocèse de Beauvais. (46) Bureau, famille parisienne d'où sont sortis les seigneurs de la Houssaye (Seine-et-Marne), de la Mothe, de Monglas dans la Brie, de Saint-Soupleix (Seine-et-Marne), du Tremblay. Bureau de Dicy, dit M. de Caix de Saint-Aimour, fut marié d'abord à Jeanne de Beauvais. Il était seigneur de Vaux, de Michery (près de Sens), de Luzarches. Hue et, après lui, Jeanne de Beauvais, devenue veuve, vendirent leurs parts de la seigneurie de Luzarches à Jean le Clerc. (Bull. de la Soc. acad. de l'Oise, 1888, p. 603 et 605). (47) Avec un orfrois de velours vermeil. (48) Afforty a copié : 1170, Arrivée des reliques des SS. Cosme et Damien, d'après l'ancien bréviaire de Paris. - 1320, Translation solennelle de ces reliques " de leur coffre d'un bois antique couvert d'un argent très mince dans un autre coffre de plus grand prix et travail offert par la reine Jeanne, comtesse de Bourgogne. " Procès verbal... - 1340, Efforts de la collégiale pour amener la châsse à sa perfection. - 1393. " Item audit jour fut baillé par inventaire les reliques qui s'ensuivent ; premièrement les benois corps SS. Cosme, Damien et Eterne, les clefs des armoires en quoy ils sont. Item &. Le reliquaire des corps saints, si l'on additionne les détails qui sont fournis infra aux années 1372 et 1506, sur sa construction, c'était un édicule en argent soutenu par quatre piliers aux angles, orné sur ses deux grandes faces de quatre piliers moindres et sur les pignons latéraux de " deux pinacles, ayant pour support une tablette de métal rehaussée elle-même par quatre lions. (Aff. XIII. 4083 et suiv.). (49) Les reliquaires que l'inventaire signale, affectent les formes connues de chef - bras ; - image (statuette tenant la relique) ; - croix ; - manchon de cristal reposant sur un petit tréteau de métal, 1351. Le chanoine " Jean Biaudouls a rendu compte des recettes qu'il a faites, 27 écus et demy pour le bras d'argent de Madame la duchesse d'Orléens. " 1393. " Item autres reliques que l'on met sur l'autel : un bras doré d'argent qui est de Saint-Cosme. (50) Il était pourtant plus dangereux qu'aujourd'hui à cette époque de dévaliser les églises. En 1502, un larron nommé Gilet Dasy, de Luzarches, qui avait dérobé à l'église trois calices d'argent, un encensoir d'argent, quatre reliquaires et le contenu du tronc, environ 16 sols par. d'argent, fut pris trois ans après, et pendu avec un potier " d'estain de Corbeil, lequel étoit son recéleur ". (Afforty, VIII, 4120). (51) Statuette. (52) Reliquaire avec support en forme de petit tréteau. (53) Saint-Eutrope, évêque de Saintes, lequel a son portail à la cathédrale de Noyon. (54) Forme de reliquaire qui convient bien à celle de la relique. (55) Ciboire ou monstrance. (56) Est-ce aussi un ciboire muni d'une boite mieux fermée qui aurait contenu elle la Sainte-Eucharistie ? " Dedans la coupe a une boiste d'argent dorée et sacrée où repose le corps de notre Seigneur. " Inventaire de l'église du Saint-Sépulcre, à Paris, en 1379. (Gloss. archéol. au mot Ciboire). (57) Reliquaire où un tube en cristal repose horizontalement sur un tréteau en métal, comme la cathédrale de Beauvais en possède un. (58) Cette légende indique probablement que la relique a été donnée par Saint-Louis, lequel distribua beaucoup de reliques. (59) Ce qu'il faut comprendre ainsi : sous un cercle de cristal bombé est de l'os du crâne de saint Antoine. (60) Voir plus loin les reliques que l'on mettait sur l'autel en 1393. (61) Encensier, orthographe préférée au XIIe et XIIIe siècles, encensoir. (62) " La dicte année 1304, le dict Guy, comte de Flandres qui longtemps avoir esté prisonnier à Compiègne, fut mené au chasteau de Pontoise avec ses trois fils Robert [de Béthune], Guillaume et Guy de Namur : et y mourut le huitième jour de mars. " (Nicole Gilles). (63) Jean Ier ? (1346-1391). (64) Quelles sont les armes des mires ? La communauté des médecins de la ville de Caen portait sur un écusson une tête de mort (Armorial de D'Hozier, généralité de Caen, p. 224). C'était peu attirant. (65) Boîte reliquaire, comme le reliquaire de Bruyères que le chanoine Marsaux a fait connaître. (66) Chapelet en ambre, en corail, en cristal, &, que les femmes suspendaient à la ceinture ou tenaient enfermé dans une escarcelle. . (67) Osculatorium, instrument de paix. Il en existait en ivoire (dès le XVe siècle), en nacre enchâssé dans une monture de métal (à la cathédrale de Beauvais). (68) Philippe Paynel, Catherine de Flins ou Jehanne d'Ivry, qui succédèrent en 1391. (69) Piliers, petits contreforts d'un édicule, savoir quatre aux angles et deux sur les grands côtés. (70) T. VIII. 4085, 4088, 4106 et suiv. (71) Fabrique. (72) Bocunvallis, Bocunval, Bouconval, XIIIe siècle, dit Cocheris, Bouqueval, canton d'Ecouen (Seine-et-Oise). (73) " Item eu l'an 1332 renonça le curé de [saint-Damien] de Luzarches a l'empêchement qu'il avoit mis en l'obsèque de Pierre Mauclerc qui fut enterré en cette présente église? [saint-Cosme] ". (74) Jeanne d'Evreux, veuve de Charles le Bel. (75) Herse qui supportait des cierges et avait sou tronc. (76) Nos pays pouvaient citer comme orfèvres : Raoul l'Orfèvre " orfèvre eu titre de saint-Louis dont Philippe le Hardi honora le talent par des lettres de noblesse datées de 1370, premier exemple, dit le président Hénault, de ce genre d'anoblissement. N'est-ce pas lui, ajoute Labarte qui a fait les bas-reliefs d'argent du tombeau de saint-Louis à saint-Denis ? Voir Guillaume de Nangis, Gesta Philippi III, apud. Duchesne. Hist. Fr. Script. T. V. p. 629. Labarte T. III. p. 63 et 122 ; Ernoul de Montespilloner (1316) ; Pierre des Barres, orfèvre (1352-1355) qui fait deux tasses pour la cour. (77) Qu'est-ce cette " jamber " d'argent ? Peut-être une jambière donnée en ex-voto ou un reliquaire ayant la forme d'une jambe. (78) Ce prix d'un chief d'argent est intéressant. (79) Grand pont on Pont Neuf, prés du quai des Orfèvres. (80) Richard, de Pont-sainte-Maxence, est probablement Richard l'Orfèvre. (81) Cette famille de la Porte occupa jadis une grande place dans l'histoire de Senlis. L'on trouvera dans notre Monographie des rues de Senlis : 1244, Lambert de la Porte, maïeur ; 1260. Jean, conseiller au Parlement lequel portait de gueules au portail d'or ; 1279, Pierre, maïeur ; 1311, Pierre de la Porte ; 1369, Regnauldet, fils de Jean. Nous rencontrons à Luzarches, 1306, Renier de la Porte, échanson de Philippe le Bel ; 1351, Pierre de la Porte, chanoine, lequel dans un testament, vidimé par Henri le Grivelé, sous-chantre de l'église de Senlis et notaire public, lègue dix sols parisis de rente au chapitre de saint-Cosme ; dix livres de monnaie tournois à la fabrique ; 1378, 1380, Yves de la Porte, chanoine ; 1400, Jean, chanoine. (82) Ambleville, canton de Magny (Seine-et-Oise). (83) Cet alinéa renferme plus d'un détail qui mérite d'être souligné : l'église transformée eu lieu de défense selon la remarque que Jean de Venette en a faite ; les feux allumés dans les voûtes, &. (84) Mors de chappe, attache, fermail, fremillet, pectoral, etc. (85) Parmi les joyaux de femme ou peut ranger : anneau ou bague; collier ou pentacol ; ceinture avec sa boucle, son mordant, ses clous ; doigt ce qui est la réunion de plusieurs anneaux ; enseigne ou médaillon, &. Eustache Deschamps, bailli de Senlis, nous a décrit tout l'écrin des femmes, cité par Labarte. Des arts industriels. (86) Dans ma Monographie des rues de Senlis, j'ai en l'occasion de faire cette mention : " Les hoirs Me Henry de Marle chancellier de France ou lieu de Sicard le Barbier pour leur maison [à Senlis] séant en la rue de la Chancellerie "? Jean Sicard le Barbier, procureur du chapitre de saint-Frambourg (1362) " lequel avait épousé Jeanne Marat, d'une famille noble et éteinte de Senlis, donna sa fille Mahaut en mariage à Henri de Marle. (87) 1302. Auberic, dit le Barbier, prévost de Beaumont-sur-Oise. rappelle le débat entre Philippe le Bel et Boniface VIII (Arch. nation. Trésor des Chartes Cart. I. 485, pièce 349. Cité par l'abbé Duclos. Hist. de Royaumont, T. I. p. 343). Est-ce un ancêtre de Sicard le Barbier ? (88) Les noms de Philippe de Luzarches et Jean Frédon sont à ajouter à ceux de nos architectes et ouvriers d'autrefois. (89) Voir Supra, n°III. (90) Un débris de sculpture au portail, un vitrail de saint-Gilles, XVIe siècle, à Clermont (Oise) &, expriment cet usage d'exposer les reliques sur les autels. (91) Un Le Bègue de Villaines, chevalier français, arrêta et fit prisonnier Pierre le Cruel qui se laissait glisser le long des murs de Montiel. (92) Support de lampes, lustre. (93) Vase à boire. (94) Du vieux coin. (95) Ceintures de femme. 1504, Jean Méthelet, chanoine de saint Thomas de Crépy, laisse à Marion, fournière, sa nièce, " une saincture a épouser. " - 1510, Le chanoine lègue à Jean de la Tanille " unam zonam argendeam ad usum sponsaliorum. " - Ceinture de la Vierge gardée à la collégiale de Frambourg. (Aff XXIII. 115. 1 34. 280). (96) Voir Supra, n° III. (97) Célébrée à Montméliant et à sainte-Marguerite des grès par une vielle incantation : " Sainte Apolline assise sur la pierre de Tine, etc. "
Notes de Citadelle (a) lt (livres tournois) : unité monétaire avec l(ivres) et t(ournois). Rappel : 1 livre = 20 sols, 1 sol = 12 deniers, soit 1 livre = 240 deniers. (b) S (sol) : 1 sol = 1/20 de livre tournois. (c) d (denier) : 1 denier = 1/12 de sol.
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